Chansons de l'Exil en Provence

Présentation du site

« Si vous aimiez chanter, ou peindre, ou écrire des poèmes, vous ne vous inquiéteriez pas d’être célèbre ou non. (...) Notre éducation actuelle nous apprend à préférer le succès à ce que nous faisons. L’importance du résultat prend le pas sur celle de l’action. C’est beau, pourtant, de garder secret l’éclat de son talent, d’être anonyme, d’aimer ce que l’on fait, sans ostentation. C’est bien d’être bon en taisant son nom. Cela ne fait pas de vous une célébrité dont la photo parait dans les journaux. Les politiciens ne se pressent pas devant votre porte. Vous êtes simplement un être humain créatif, vivant de façon anonyme, et il y a en cela une grande richesse, une grande beauté.»

Krishnamurti, Le livre de la méditation et de la vie, 1995, Stock

 

Dans ce site, nous vous proposons d'écouter et de lire certains témoignages et chansons liés à l'exil. Les personnes concernées peuvent être nées en France ou à l'étranger, ce n'est pas le problème. Ce qui importe, c'est la manière dont elles portent une autre langue et comment elle est liée à des mélodies, qui la ravivent avec force, en toute occasion. Car il suffit de chanter et la mémoire jaillit. Pas n'importe quelle mémoire : une image de l'enfance, un geste, une voix, un mot, une odeur, quelque-chose d'une infinie douceur mais aussi impalpable qu'éphémère. Une beauté imperceptible, qu'il nous est pourtant tous arrivé de sentir l'espace d'une fraction de seconde ; à peine. Et pourtant ! Et pourtant celle-ci est devenue un refuge éternel défiant les lois du temps et de la mémoire.

Il suffit de chanter et la création jaillit. La musique est légère, aérienne, heureuse. On chante d'abord pour le plaisir que cela procure. Et quel plaisir ! Quelle vitalité ! Quelle audace lorsque Sreypeou, sourire radieux, aligne, les unes après les autres, ses chansons cambodgiennes ; Bernadette commente en riant deux chansons polonaises écoutées sur le magnétophone de son père ; la voix chevrotante et pure de Lina s'envole soudainement dans une chambre de la maison de retraite ; Raymonde trépigne d'impatience pour chanter une nouvelle mélodie qui surgit soudain de sa mémoire a priori silencieuse ; Maria, yeux fermés, main dans la main avec sa fille, hoche la tête sur l'hymne des résistants italiens de la seconde guerre mondiale...

Il suffit d'entendre et l'histoire jaillit. Au-delà de l'émotion qu'elles suscitent, ces chansons sont également évocatrices d'un univers social particulier et composent, ainsi rassemblées, l'histoire multiple de nos territoires de vie, un récit polyphonique du processus migratoire depuis le début du vingtième siècle. 

Le projet, porté par l'association Récits, a été soutenu par la Région PACA.

Enregistrements et propos ont été collectés par Marie d'Hombres & Blandine Scherer

 

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